Assomption de la Vierge Marie - Jeudi 15 août 2024

Lc 1, 39-56

 

Nous ne disons pas de la Vierge Marie qu’elle est ressuscitée.

Le texte de proclamation du dogme de l’Assomption (L’immense munificence de DieuMunificentissimus Deus, du Pape Pie XII, du 1er Novembre 1950) porte certes l’expression par trois fois, mais à chaque fois dans la bouche d’un auteur ancien, d’abord saint Modeste de Jérusalem (au 7ème siècle : † 18 décembre 634) qui écrivait de la Mère de Dieu que le Christ « l’a ressuscitée du tombeau et l’a élevée jusqu’à lui ».
Ensuite saint Antoine de Padoue (au 13ème siècle : † 13 juin 1231) estimait que, de la même façon que Jésus-Christ est ressuscité, ainsi pareillement « est ressuscitée aussi l’Arche de sa sanctification lorsqu’en ce jour, la Vierge Mère a été élevée dans la demeure céleste ».
Enfin saint François de Sales (au 17ème siècle : † 28 décembre 1622 à Lyon, fêté au jour de son inhumation à Annecy le 24 janvier 1623), après avoir soutenu qu’on ne peut mettre en doute que Jésus-Christ a accompli à la perfection le commandement divin qui prescrit aux fils d’honorer leurs parents, posait cette question : « Qui est l’enfant qui ne ressusciterait sa bonne mère s’il le pouvait et ne la mettrait en paradis après qu’elle serait décédée ? ».

Mais, dans le reste du texte et de façon habituelle, le terme Ressuscité est réservé au Christ, en considérant que l’Assomption de la Vierge Marie est sa participation à la Gloire de son Fils, et évidemment à sa Résurrection, et elle est, de ce fait, une « anticipation de la résurrection des autres chrétiens » (Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique nn. 963-975). 

Seul le Christ, à proprement parler, est aujourd’hui Ressuscité parce que, bien qu’il soit venu en notre humanité dans le cours du temps, il existait divinement avant le temps, il est de toute éternité : il faudra en effet la fin des temps pour que sa résurrection s’étende à tous ceux et celles qui auront cru en Lui. 

Que célébrons-nous exactement en ce jour ?

Nous sommes invités à tenir les deux aspects de cette fête à savoir la présence de Marie corps et âme dans la Gloire du Ciel, sa présence au Ciel d’où elle intercède pour nous. Voilà ces deux traits : sa présence dans la Gloire, son lien à Dieu, et son lien à nous, sa prière pour nous, elle intercède pour nous auprès de Dieu. 

Et son lien à nous se déploie également dans deux directions, qui font d’elle notre Mère :

Elle nous enfante à la vie divine, et elle est en cela image et modèle de l’Eglise qui nous a fait naître par le baptême à la vie de grâce, à la vie trinitaire. S’applique à notre âme ce que la 1èrelecture dit de l’enfantement de son Fils. Oui Marie est celle qui fait naître en nous l’amour de son Fils. Tel est d’ailleurs le critère de notre vénération de Marie : plus nous la prions, plus nous aimons et adorons Jésus-Christ.

Et puis, au-delà de cet engendrement, sa tendresse maternelle se porte vers tous ceux qui vivent la maladie ou l’épreuve, la solitude ou l’angoisse.

Quiconque a été malade pendant l’été, quand tant de proches et de gens sont partis, en vacances, à l’étranger, heureusement pour eux – sait que la Vierge Marie est là, toujours là.

Je l’ai vécu il y a trente ans alors que, gravement malade, je devais attendre le retour de monchirurgien et je n’oublierai jamais ce 15 août où Marie est venue à mon secours, m’a comblé de sa tendresse et m’a enfanté à nouveau à la vie divine. 

Prions pour tous ceux qui sont malades, dont un proche est malade, pour qui cet été n’a pas legoût de vacances, confions-les, confions-nous à la Vierge Marie.

 Souvenons-nous de cette femme malade depuis douze ans qui était venue toucher le manteau de Jésus qui lui a dit alors : « ta foi t’a sauvée ; sois guérie de ton mal » (Mc 5, 34). C’est une chose d’être guérie physiquement ; c’est autre chose d’être sauvée.

 Prions pour la guérison des personnes malades qui nous sont confiées, évidemment de celles que nous aimons. Prions pour leur et pour notre conversion.

 Vierge Marie, par toi est venu le Salut, prie pour nous !

 Prie pour nous Marie !

Père Christian Lancrey-Javal, curé

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