22ème dimanche du temps ordinaire - 1er septembre 2024

Mc 7, 1-8.14-15.21-23

 

Dieu est Amour et il n’y a personne que Dieu n’aime pas. Cela ne veut pas dire qu’il approuve tout ce que nous faisons mais Dieu aime chacune de ses créatures, c’est la définition de sa bonté. « La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres » dit un Psaume (Ps 144, 9). Et le plus récent des livres de l’Ancien Testament, le Livre de la Sagesse insiste : « Tu aimes tout ce qui existe, tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ; si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé » (Sg 11, 24).
Non seulement il n’y a aucun être humain, aucun être vivant que Dieu n’aime pas, sinon il ne l’aurait pas créé, mais il n’y en a aucun que Dieu cesse d’aimer, à qui il retire son amour.

Demandez-vous quels sont les gens que vous n’aimez pas ? Parfois, ceux qui nous font peur, souvent ceux qui nous ont fait du mal.

Pour Dieu, personne. Il n’y a personne que Dieu n’aime pas, personne que Dieu cesse d’aimer. Son amour est de toujours à toujours. Dieu est bon, éternel est son amour.

Voici d’ailleurs les différences entre la gentillesse et la bonté :

La gentillesse est sélective, la bonté est pour tous : Dieu aime tout ce qui existe.

Est gentil celui qui fait du bien ou quelque chose de bien, tandis que la bonté est l’Être même de Dieu : elle ne relève pas du faire mais de l’être. « Bon Maître, demandait un homme à Jésus, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui répond : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul » (Mc 10, 18).

La gentillesse fait ce qu’elle peut ou doit faire, tandis que la bonté nous rapproche de Dieu et nous rapproche les uns des autres : elle nous rend participants de sa vie. Pour le dire autrement, le gentil est serviable, le bon est créatif. Être c’est créer.
Dieu est le Créateur, et quand il a créé l’univers, il vit que cela était bon. Dieu est le Créateur et il veut que nous soyons également créatifs, dans la continuité et le respect de sa Création.

Lorsque Moïse, appelé par Dieu, poussé par l’Esprit-Saint, bien plus que par la curiosité, s’est approché du Buisson ardent, Dieu lui a dit : « Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte » (Ex 3, 5), sacrée. C’est le sens des ablutions dont parle l’évangile de ce dimanche, dimanche particulier de Prière pour la sauvegarde de la Création : des ablutions ritualisées qui précèdent le repas, assez comparables au chant des psaumes à la fin du Dernier repas de Jésus avec ses Apôtres : ils chantèrent les psaumes avant de partir pour le mont des Oliviers (Mt 26, 30). Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’honorer le Créateur dans les bienfaits de sa Création.

Etre créatif nous concerne tous pour gaspiller le moins possible, utiliser des produits sains, locaux, de saison, équilibrés, et c’est coûteux déjà en temps passé. Comme pour prier : cela prend du temps. Le temps, Seigneur, ta créature.

Voilà une question à se poser en ce dimanche de rentrée : à quoi vais-je consacrer plus de temps cette année ?

Dieu aime chacune de ses créatures. Il ne les aime pas toutes de la même façon.

J’avais eu une belle discussion avec un ami, un de ces moments de grâce et de partage, où il m’avait confié qu’au moment de son mariage, espérant bien sûr des enfants, sa crainte avait été d’en aimer un plus que les autres, d’avoir une préférence trop marquée, pire : d’avoir un enfant qu’il ne saurait pas aimer. Maintenant qu’ils étaient grands, il rendait grâce à Dieu parce qu’il les aimait tous. Tous les parents ne peuvent pas en dire autant, et tous les enfants ne peuvent pas le dire de leurs parents : il y a tant de personnes qui ont été mal aimées. Qui souffrent toute leur vie de ne pas avoir été aimées. De ne pas avoir eu des parents qui aient été proches et qui aient passé du temps à les écouter, les comprendre, les aider. Ils étaient peut-être gentils mais ils n’étaient pas proches.

La 1ère lecture nous donne cet éclairage sur la bonté de Dieu : Dieu est bon parce que Dieu est proche. « Quelle est la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? » (Dt 4, 7).
Ce sont les premiers mots du Christ dans l’évangile de saint Marc : « Le règne de Dieu est proche » (Mc 1, 15). Les temps sont accomplis. Convertissez-vous, et croyez à l’évangile !

Et le Psaume que je vous citais sur la bonté de Dieu qui est pour tous, « sa tendresse pour toutes ses œuvres » (Ps 144, 9), le formule de façon magistrale : « Le Seigneur est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité » (Ps 144, 16-17).

Dans un commentaire qu’il avait donné de cette phrase (Audience du 8 février 2006), le Pape Benoît XVI avait dit qu’elle était particulièrement chère à un moine du 6ème siècle, Barsanuphe de Gaza qui avait répondu à un disciple inquiet des tentations qui l’assaillaient : « Frère, ne crains rien des tentations que tu as ressenties pour t’éprouver car le Seigneur ne te laisse pas en proie à elles. Quand survient une de ces tentations, ne te fatigue pas à chercher de quoi il s’agit, mais crie le nom de Jésus : « Jésus, aide-moi ! ». Et il t’écoutera car « il est proche de ceux qui l’invoquent ». Ne te décourage pas, mais cours avec ardeur et tu parviendras au but, dans le Christ Jésus notre Seigneur ».

Et Benoît XVI avait ajouté : Ces paroles valent pour nous. Dans nos difficultés, problèmes et tentations, nous devons réagir de façon positive, invoquer le Seigneur, maintenir un contact vivant avec le Seigneur. Nous devons même crier le nom de Jésus : « Jésus, aide-moi ! ». Et soyons certains qu’il nous écoute parce qu’il est proche de celui qui le cherche. Ne nous décourageons pas et nous atteindrons l’objectif de la vie, Jésus, le Seigneur.

Que cette conviction nourrisse et soutienne notre prière en cette rentrée :

Le Seigneur est proche de ceux qui l’invoquent.

Père Christian Lancrey-Javal, curé

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