Baptême du Seigneur - dimanche 12 janvier 2025

Lc 3, 15-16. 21-22

 

La première apparition publique de Jésus a été une leçon de prière.

« Comme tout le peuple se faisait baptiser » par Jean-Baptiste, et que Jésus se fit baptiser lui aussi, Jésus se mit à prier et « le ciel s’ouvrit ».

Dans l’évangile de saint Jean, le texte ne parle pas du baptême mais seulement de la descente de l’Esprit-Saint, à laquelle Jean rend témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui » (Jn 1, 32). Jean le désigne ensuite, le lendemain, à deux de ses disciples qui vont alors suivre Jésus. Jésus leur demande : « Que cherchez-vous ? » – « Où demeures-tu ? ». Il leur dit : « Venez, et vous verrez ». Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là (Jn 1, 39).

Qu’ont-ils vu ?

Ils l’ont vu prier et ils sont restés prier avec lui.

Jésus est venu nous apprendre à prier.

A nous laisser inspirer par l’Esprit-Saint pour recevoir l’Esprit-Saint. L’Esprit-Saint est la cause et l’effet de la prière. Le sujet et l’objet : « Il est Celui qui donne la prière et Il est Celui qui est donné par la prière. Nous prions pour recevoir l’Esprit Saint et nous recevons l’Esprit Saint pour pouvoir prier ».
C’est l’enseignement que le Pape François a donné début novembre (le 6 novembre 2024) sur l’action de l’Esprit Saint dans ces trois ‘lieux principaux’ que sont la Parole de Dieu (« Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu » 2 Tim 3, 16), les Sacrements et la Prière.

Au moment de son baptême par Jean, et bien avant, dès sa conception dans le sein de Marie, Jésus a, par sa divinité, la plénitude du Saint-Esprit. Il est le Fils unique de Dieu en pleine communion avec le Père dans l’Esprit. Il est Dieu. Jean-Baptiste en est conscient : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu » (Jn 1, 34).
Pourtant « l’Esprit-Saint descendit sur Jésus » dans le récit que fait saint Luc de son baptême par Jean parce que l’Esprit-Saint descend sur celui qui prie.

« Dans le Nouveau Testament, explique le Pape François, nous voyons toujours l’Esprit Saint descendre pendant la prière. Il descend sur Jésus lors du baptême dans le Jourdain, alors qu’il ‘priait’ (Lc 3, 21). Il descend sur les disciples à la Pentecôte, alors que tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, hommes et femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères » (Ac 1, 14). L’Église suit fidèlement cet exemple, Viens Esprit Saint ! Et elle le fait à son apogée à la Messe, pour qu’il descende comme la rosée et sanctifie le pain et le vin pour le sacrifice eucharistique ».

Pourquoi ? Pourquoi faut-il qu’il descende sur nous, alors qu’il nous a été donné à notre baptême ?

La réponse tient à notre faiblesse, dit saint Paul : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas prier comme il faut » (Rm 8, 26).
C’est ce que Jésus dit dans l’Évangile : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 13).

Dans sa catéchèse, le Pape François rappelait une formule latine que tout le monde peut comprendre, qui utilise le mot mauvais ‘malus’, de trois manières, comme adjectif, comme nom et comme adverbe : “mali, mala, male” : comme nous sommes mauvais (mali), nous demandons de mauvaises choses (mala), de la mauvaise manière ou au mauvais moment (male).

Les mauvaises personnes donnent de mauvaises choses aux mauvais moments.

A contrario, la bonté de Dieu fait qu’il prodigue ses grâces au moment et de la façon dont nous en avons besoin.

C’est l’acte de foi qui fonde notre prière, c’est la façon dont la prière prend effet dans notre vie et c’est la raison pour laquelle nous prions l’Esprit-Saint : pour devenir meilleurs, donner de bonnes choses, de bonnes paroles, les bons soutiens, aux bons moments, aux personnes qui en ont besoin.

Boni, bona, bone”. Les bonnes personnes (boni) donnent de bonnes choses (bona), au bon moment et de la bonne manière (bone).

Ce cercle vertueux de la prière est comparable au mouvement d’amour infini de la Trinité sainte, circumcession ou périchorèse, où l’Esprit-Saint pousse celui qui le reçoit à aimer son prochain pour vivre toujours davantage de l’amour de Dieu.

“Boni, bona, bone”.  

Les bonnes personnes donnent de bonnes choses au bon moment et de la bonne manière, inspirées par l’Esprit-Saint dans la prière.

Jésus est venu nous apprendre à prier. Et donc à aimer.

Père Christian Lancrey-Javal, curé

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