Dans mon homélie de ce matin, du matin de Pâques, je demandais si vous préfériez savoir où est allée l’âme de Jésus après sa mort ? Ou bien : Où va notre âme après notre mort ?
C’est cette deuxième question que j’ai traitée, vous trouverez le texte sur le site de la paroisse, ce qui me permet de revenir à la première : Où est allée l’âme de Jésus après sa mort ?
Elle est allée voir Matthieu, ici présent, qui va recevoir le baptême.
Elle est allée voir Matthieu deux mille ans plus tard, parce que, « Bien-aimés, il est une chose qui ne doit pas vous échapper : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour » (2 P 3, 8).
Le Christ Jésus, par sa résurrection, a été libéré dans son humanité des contraintes de l’espace et du temps : il peut se rendre présent auprès de ces deux disciples, tout tristes, qui s’en vont de Jérusalem. Il peut apparaître à ses Apôtres, pourtant barricadés, le soir de Pâques. Et après son Ascension à la droite du Père, il est allé voir et il continue d’aller voir tous ceux qui cherchent la vérité, car s’il est dans la Gloire du Ciel, il intercède pour nous parce qu’il est éternellement proche de nous, de chacun d’entre nous.
Après son Ascension, l’âme du Christ s’est adressée à Saül de Tarse, qui s’employait à persécuter les Chrétiens. Il n’était pourtant apparu à aucun de ses bourreaux. De même qu’il était allé chercher et appeler des pêcheurs du lac, des hommes sans instruction, il est aussi allé chercher un homme très cultivé, saint Paul : la grandeur de Dieu est qu’il parle à tout le monde.
Le lieu privilégié pour rencontrer l’âme du Christ est celui qu’il nous a indiqué, qu’il a lui-même fixé, dont il ne suffit pas de dire que c’est l’Eglise, – même si tant de personnes, croyantes ou non, entrent chaque jour dans nos églises, et dans la Chapelle ici en particulier. Le lieu privilégié pour le rencontrer, comme le montre l’évangile que nous venons d’entendre, ce sont les sacrements que Jésus a institués.
Matthieu en ce jour de Pâques va être baptisé, confirmé et eucharistié – il va faire sa 1ère communion. Alléluia !
Les deux disciples qui repartaient de Jérusalem avaient été baptisés – dans la mort et la résurrection du Christ : ils savaient sa mort et avaient appris sa résurrection. Ils avaient été plongés dedans, comme tous les habitants de Jérusalem. Manifestement le baptême ne suffit pas.
Jésus va donc d’abord les confirmer : leur donner l’Esprit-Saint, l’intelligence des Ecritures, brûler leur cœur au feu de l’Esprit. Et ils vont avoir besoin de le partager, de revenir auprès des Apôtres, qui leur disent : C’est vrai ! Il est vraiment ressuscité ! Et ils ajoutent, ce qui fait que nous sommes Catholiques, la primauté de Pierre : « il est apparu à Simon-Pierre », l’unité de l’Eglise autour de l’Evêque de Rome.
Baptisés, confirmés, ils font alors leur 1ère communion. « Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards ».
Où est allée l’âme de Jésus après sa mort ?
Elle est allée aux enfers libérer ceux qui étaient morts avant lui et qui espéraient sa venue. Il est allé consoler sa mère, et il dut la consoler longuement. Et même si, après avoir pendant quarante jours, confirmé les Apôtres dans leur mission, il est monté au Ciel, il est toujours avec nous par les sacrements qu’il a institués. Et nous en gardons précieusement le signe dans nos églises, cette présence réelle indiquée par la langue de feu, la lumière rouge du Saint-Sacrement.
Je vous exhorte mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui rendre visite aussi souvent que vous pourrez, entrer chaque jour dans une église pour prier : Ame du Christ.
Âme du Christ, sanctifie-moi,
Corps du Christ, sauve-moi,
Sang du Christ, enivre-moi,
Eau du côté du Christ, lave-moi.
Passion du Christ, fortifie-moi.
Ô bon Jésus, exauce-moi.
Dans tes blessures, cache-moi.
Ne permets pas que je sois séparé de toi.
De l’ennemi défends-moi.
À ma mort, appelle-moi.
Ordonne-moi de venir à toi
Pour qu’avec tes saints je te loue
Dans les siècles des siècles, Amen !
Matthieu, tu reçois aujourd’hui le baptême parce que tu as toi-même prié, sous l’action de l’Esprit-Saint : Âme du Christ, ordonne-moi de venir à toi. Alléluia !
Père Christian Lancrey-Javal, curé
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