Il y a trois ans, le Pape François a instauré une Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes âgées, qu’il a fixée fin juillet, au dimanche le plus proche de la fête de sainte Anne et saint Joachim, les parents de la Vierge Marie, malgré la réticence que l’Eglise a longtemps manifestée, et même exprimée lors de Conciles au 17ème siècle quant à l’emploi de l’appellation de ‘grands-parents de Jésus’, craignant une piété inappropriée, d’autant que le trait de gloire de sainte Anne et saint Joachim, les parents de Marie, est d’avoir consacré leur enfant au Seigneur, ce que nous fêtons le 21 novembre à la Présentation de Marie.
Qu’il y ait au milieu de l’été une journée dédiée aux grands-parents et aux personnes âgées est très bien. Cela ne nous empêche pas de leur consacrer ce 4ème dimanche de l’Avent, à la veille de Noël, cette année au plus près. C’est une période où les grands-parents et anciens ont plus que jamais besoin de toute notre attention.
Nous prêtres voyons souvent des personnes seules pleurer le soir de Noël, de désarroi et de solitude, qui pleurent leur enfance et l’absence auprès d’elles de leur grand-mère adorée. Combien de fois ai-je entendu dire que la personne qui leur manquait le plus est leur grand-mère.
La fête de Noël a besoin des grands-parents.
J’ai repris les messages que le Pape François a publiés à l’occasion de cette Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes âgées, du mois de juillet.
Dans la 1ère, il y a deux ans, il rapportait cette tradition suivant laquelle Anne et Joachim, avant l’arrivée de Marie, avaient été exclus de leur communauté parce qu’ils n’avaient pas d’enfant. Leur vie était considérée comme inutile. Le Seigneur leur envoya un ange pour les consoler. Le peintre Giotto situe l’épisode pendant une de ces nuits sans sommeil, pleines de souvenirs, de soucis et de désirs, que tant de vous connaissent. « Le rêve de Joachim » de Giotto : magnifique !
Lorsque tout semble obscur, le Seigneur envoie des anges pour nous consoler : “Je suis avec toi”.
Et le Pape faisait le vœu « que chaque grand-père, chaque grand-mère, chaque personne âgée – en particulier les plus isolés – reçoive la visite d’un ange ! ».
De qui serez-vous l’ange en cette fête de Noël ?
L’année dernière, 2ème message, la guerre ayant succédé à la pandémie, le Pape se demandait si « ce n’est pas un hasard si la guerre est revenue en Europe au moment où la génération qui l’a vécue au siècle dernier est en train de disparaître ». Il faisait appel à la responsabilité des grands-parents et personnes âgées pour enseigner aux femmes et aux hommes de notre temps à prendre soin du monde.
« Nous sommes tous passés par les genoux des grands-parents, qui nous ont tenus dans les bras », disait-il, mais aujourd’hui il est temps de prendre dans nos prières tous ces petits enfants abîmés par la guerre, qui la fuient et souffrent à cause d’elle.
« Chères grands-mères et chers grands-pères, chères personnes âgées, nous sommes appelés à être dans notre monde des artisans de la révolution de la tendresse ! Faisons-le en apprenant à utiliser toujours plus et toujours mieux l’instrument le plus précieux que nous avons, et qui est le plus approprié à notre âge : celui de la prière ».
3ème message, en juillet dernier, le Pape avait commenté la Visitation qui suit l’Annonciation que nous venons d’entendre, et il disait que « dans la rencontre entre Marie et Élisabeth, entre jeunes et personnes âgées, Dieu nous donne son avenir : à travers leur étreinte, sa miséricorde fait irruption dans l’histoire humaine avec une joyeuse douceur ».
Il nous invitait à fermer les yeux et à imaginer cette rencontre, l’étreinte entre la jeune Mère de Dieu et la vieille mère de Jean-Baptiste ; à se la représenter dans l’esprit et à la visualiser dans le cœur, pour la fixer dans l’âme comme une lumineuse icône intérieure.
Et à passer à son application concrète : aller visiter et embrasser les grands-parents et les personnes âgées. « Ne les laissons pas seuls, leur présence dans les familles et les communautés est précieuse, elle nous donne la conscience de partager le même héritage et de faire partie d’un peuple où l’on conserve les racines.
Oui, ce sont les personnes âgées qui nous transmettent notre appartenance au Peuple saint de Dieu.
L’Église, tout comme la société, a besoin d’elles. Elles livrent au présent un passé nécessaire pour construire l’avenir. Honorons-les, ne nous privons pas de leur compagnie et ne les privons pas de la nôtre, ne permettons pas qu’elles soient rejetées ! ».
Chères grands-mères et grands-pères, chères personnes âgées, chers grands-parents, nous avons besoin de vous !
Père Christian Lancrey-Javal, curé
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