Marie a conçu son Fils dans la foi avant de le concevoir en sa chair.
Puisse cette affirmation de saint Augustin nous aider à entrer plus avant dans le mystère de l’Immaculée Conception, et à ne pas faire une interprétation exclusivement ‘biologique’ de la‘conception’ qui ne concerne pas ici Jésus mais Marie conçue sans péché, exemptée du péché originel.
Marie a conçu son Fils dans la foi.
Saint Augustin commentait une des rares apparitions de Marie dans l’évangile, l’unique mention qui ne soit pas de l’enfance de Jésus ou de sa Passion. Saint Matthieu relate :« Comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. »
Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères.
Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » (Mt 12, 50).
L’évangile de saint Luc est plus sobre : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » (Lc 8, 21).
Et saint Augustin, dans une de ses homélies, s’attache à cette volonté du Père, que nous demandons dans le Notre Père – que ta volonté soit faite, et il demande :
« Est-ce qu’elle n’a pas fait la volonté du Père, la Vierge Marie, elle qui a cru par la foi, elle qui a conçu par la foi, elle qui a été choisie pour que d’elle naisse pour nous le salut parmi les hommes, elle qui a été créée par le Christ, avant que le Christ ne fût créé en elle ? »
« Oui, elle a fait, elle a fait absolument la volonté du Père, sainte Marie.
Et il est plus grand pour Marie d’avoir été la disciple du Christ que d’avoir été la mère du Christ ».
Marie a conçu par la foi.
S’il fallait traduire en termes modernes le dialogue avec l’Ange, à l’Annonciation, celui-ci demanderait : Veux-tu être la Mère du Sauveur ?
Oui, je le veux.
Tous les consacrés connaissent cette réponse qu’ils ont prononcée au jour de leur consécration, pour nous prêtres, de notre ordination : Oui je le veux.
Au mariage, on pourrait avoir la même parole, quand le célébrant ayant rappelé aux époux qu’ils se promettent amour mutuel et respect pour toute leur vie, qu’ils promettent d’accueillirles enfants que Dieu leur donnera et de les éduquer selon l’Évangile du Christ et dans la foi de l’Église, les interroge : Est-ce ainsi que vous voulez vivre dans le mariage : Oui, répondent-ilsl’un et l’autre, et encore mieux : Oui je le veux.
L’acte de foi est un acte de la volonté.
Bien sûr, il y a une intelligence de la foi, il y a une mémoire de la foi, mais la foi est d’abordun acte de la volonté et, parce qu’elle est humaine, et donc relative, un acte en grande
Contrairement à ce que j’entends parfois de la part de ceux qui pensent que l’amour ‘échappe’à la volonté, nous devons affirmer le contraire : l’amour ‘révèle’ la vraie nature de la volonté, suivant que celle-ci est tournée vers soi, ou tournée vers Dieu.
Non pas ma volonté, mais la tienne Seigneur.
En cela, l’Immaculée Conception de la Vierge Marie pourrait également se dire : la volonté parfaite ou la parfaite volonté.
Père Christian Lancrey-Javal, curé
Vous avez la possibilité de recevoir les homélies du Père Lancrey-Javal en remplissant ce formulaire