Il y a 650 ans, le 23 juillet 1373, sainte Brigitte de Suède achevait son pèlerinage sur la terre, et l’expression convient bien à cette femme qui aura multiplié les pèlerinages, en Italie et jusqu’en Terre sainte, juste avant sa mort, à 70 ans. Elle a été canonisée moins de vingt ans plus tard le 7 octobre 1391 par le Pape Boniface IX.
Pour les 600 ans de sa béatification, en 1991, le Pape Jean-Paul II publia une Lettre enthousiaste à la Supérieure de la Congrégation que saint Brigitte avait fondée, après avoir été mariée et mère de huit enfants, dont sainte Catherine de Suède, saintes de mère en fille : l’Ordre du Saint-Sauveur (ou Ordre de Sainte-Brigitte).
Quelle femme !
Le Pape Jean-Paul II avait été si impressionné que le 1er octobre 1999 il proclamait sainte Brigitte « copatronne céleste de toute l’Europe auprès de Dieu » avec sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, née Edith Stein (fêtée le 9 août). La Lettre de cette proclamation résume admirablement leurs vies : lisez ou relisez-la ! (voir texte ci-après).
Quelles femmes !
Un vieux Juif qui était venu me voir navré qu’une de ses filles épousât un Catholique me cita l’écrivain Jean Anouilh : « Les petites filles deviennent des femmes ; et les petits garçons restent des petits garçons ».
Sainte Brigitte ne s’est pas laissée endormir par les conditions de confort dont elle jouissait avec son mari Ulf, et « elle mena avec lui une vie de de prière intense, avec l’étude de l’Écriture Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent ensemble un petit hôpital, où ils soignaient eux-mêmes fréquemment les malades ».
L’histoire retient le pèlerinage qu’elle fit avec Ulf son mari à Saint-Jacques de Compostelle en 1341 (à 38 ans), où « Ulf s’imposa de s’abstenir de boire pendant les arrêts pour expier ses intempérances antérieures ». Bien lui en prit puisqu’il est mort au retour, repenti. Les deux, elle comme lui, sont donc morts au retour d’un pèlerinage.
Quelques années plus tard, Brigitte entendit la voix du Christ qui lui confiait « une nouvelle mission au service de l’Eglise, la guidant pas à pas par une série de grâces mystiques extraordinaires », qui sont passées à la postérité par le livre des ‘Révélations’ de sainte Brigitte, et notamment ses visions du Purgatoire.
Une question discutée à l’époque était le sort des païens, qui n’adorent pas le vrai Dieu. Un jour qu’un Religieux soutenait, en sa présence, que les païens, puisqu’ils n’ont pas été appelés à la Vigne du Seigneur, ne sauraient avoir part à son fruit, Brigitte était dubitative.
Elle entendit alors le Christ lui dire : « Que t’a dit ce Frère bavard ? Apprends-lui qu’un temps viendra où il n’y aura qu’un seul pasteur et un seul troupeau, une seule foi et une seule et claire connaissance de Dieu. Beaucoup de ceux qui auront été appelés à la vigne seront réprouvés. Quant à ceux qui, sans être appelés, auront fait tout ce qui était en leur pouvoir pour mériter de l’être, ils obtiendront la miséricorde de Dieu et l’adoucissement de leurs souffrances. Dis encore à ce Frère qu’il vaut mieux pour lui de réciter avec simplicité un Notre Père, que de disputer avec subtilité et par vaine gloire sur des questions difficiles » (Livre des Révélations VI, 77).
Sainte Brigitte de Suède et sainte Catherine de Sienne, quelques années plus tard, ont toutes les deux œuvré de façon décisive pour remettre la Papauté sur les rails, alors que les Papes s’égaraient, comme ils ont pu le faire tout au long de l’Histoire, en leur remettant devant les yeux les fins dernières, la mission de l’Eglise, la rencontre de Dieu.
Sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, priez pour nous.
Lettre apostolique en forme de « Motu proprio » pour la proclamation de ste Brigitte de Suède, ste Catherine de Sienne et ste Thérèse-Bénédicte de la Croix co-patronnes de l’Europe – Lire
Père Christian Lancrey-Javal, curé
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