Souvenez-vous : vous vous souviendrez, lorsque vous serez partis cet été, que je célébrerai la messe pour vous chaque dimanche comme toute l’année : c’est la mission et même l’obligation de tout Curé de célébrer le dimanche la messe ‘pour le peuple’ qui lui est confié.
Nous serons en union de prière, même si je ne raffole pas de l’expression, sauf à la rapporter à sa source, au modèle indépassable de l’union des Cœurs de Jésus et Marie, unis par la volonté du Père, et la grâce du Saint-Esprit.
Notre paroisse étant placée sous la protection de Notre-Dame de Compassion, je voudrais vous faire une recommandation.
De consacrer votre vie cet été au Cœur immaculé de Marie.
Cet été. Après, vous verrez.
Pour que vos vacances, si vous en avez, soient de vraies vacances, denses et paisibles, calmes et profondes, de repos et d’abandon à l’amour de Dieu.
Si vous partez vers l’Ouest et passez par Caen, vous aurez une pensée pour saint Jean Eudes, une des grandes figures de l’école française de spiritualité au 17ème siècle, artisan du renouveau de la formation des prêtres, qui publia deux livres sur le Cœur de Marie et le Cœur de Jésus – sur lequel reposa, au Dernier repas, le disciple qu’il aimait.
Si vous poursuivez en Bretagne, jusqu’en Vendée, vous penserez à saint Louis-Marie Grignion de Monfort qui prit la suite, avec la Compagnie de Marie. A Jésus par Marie. Il fut la référence de Jean-Paul II, lui inspirant sa devise Totus Tuus : Je suis tout à toi (Marie), et tout ce que j’ai est à toi. Sois mon guide en tout – ce qui conduit à Dieu.
Dans son ‘Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge’, saint Louis-Marie met en parallèle le rôle de Marie dans l’Incarnation et son rôle dans la sanctification de nos âmes, pour que Jésus puisse naître en nous, diront au siècle suivant les mystiques rhénans.
« Je ne crois pas, écrit-il, qu’une personne puisse acquérir une union intime avec Notre-Seigneur et une parfaite fidélité au Saint-Esprit, sans une très grande union avec la Très Sainte Vierge et une grande dépendance de son secours ».
Cette dévotion au Cœur de Marie a pris une ampleur nouvelle à Fatima quand, le 13 juin 1917, la Vierge Marie a dit aux trois enfants : « Dieu veut instaurer dans le monde entier la dévotion à mon Cœur Immaculé. Dites qu’à tous ceux qui embrassent la dévotion à mon Cœur Immaculé, je promets le salut. Ces âmes seront aimées de Dieu et placées par moi comme des fleurs mises pour orner son Trône. »
Il faut et il est possible de faire simple, avec cinq choses faciles à faire.
Porter, en plus ou à la place d’une croix, puisque Marie était au pied de la Croix, une médaille de la Vierge Marie, en signe de notre baptême. Portez-en une cet été. C’est l’occasion d’aller rue du Bac à la Chapelle de la Médaille miraculeuse : il y en a de magnifiques, de couleur bleue marine ou turquoise. On en profitera pour se confesser.
Garder dans sa poche un chapelet ou un dizainier, que l’on prend dans sa main lorsqu’on va marcher, pour se laisser conduire par Marie. Réciter tous les jours une dizaine de ‘Je vous salue Marie’, en méditant l’évangile du jour ou un mystère du Rosaire : pas de prière sans Parole de Dieu.
Se souvenir que les temps de prière comme les objets religieux ont une seule raison d’être : l’amour de Dieu, et la paix entre nous, en famille, entre amis, en société. Une bonne raison pour ne pas (trop) se mettre en colère cet été. Ayez assez d’humilité pour considérer les autres comme supérieurs à vous-mêmes, dit saint Paul.
Faire mémoire chaque soir des efforts et petits sacrifices de la journée –les offrir à Dieu, tous ces actes indispensables à notre conversion et notre progression.
Chaque matin réveiller notre volonté de nous rapprocher de Jésus. Marie est toujours là pour nous aider. Un conseil : ne vous obligez pas à réciter un acte de consécration, fût-ce celui de Grignion de Monfort (‘Je te choisis aujourd’hui, ô Marie’), dont on peut s’inspirer mais il faut garder aux consécrations leur caractère personnel et leur liberté.
L’important est de vivre l’aujourd’hui de Dieu : son amour infini pour chacun de nous, à tout instant, ici présent, dès maintenant.
Voilà cinq choses simples pour l’été : une médaille de Marie, un dizainier ou un chapelet, un souci constant de charité, l’offrande le soir des sacrifices de la journée, l’appel le matin à l’Esprit Saint pour vivre une belle journée.
Père Christian Lancrey-Javal, curé
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