Je prie pour vous. Qui n’a jamais entendu cette parole ? Qui de nous l’a prononcée ? Quelle est la dernière personne qui vous a fait cette promesse, que dis-je ! cette déclaration d’amour !ou à qui vous l’avez faite ? Dans une épreuve, un deuil … à la mort d’un proche, à l’annonce d’une maladie, avant une hospitalisation ou un long traitement. Remède à l’angoisse, consolation dans une grande tristesse, je prie pour vous.
Nombre d’entre vous me le disent, sans que j’aie besoin de le demander : priez pour moi, pour que je puisse continuer à prier pour vous puisque c’est le rôle du prêtre. On appelle en effet l’évangile qu’on vient d’entendre, ce chapitre 17 de saint Jean, la prière sacerdotale de Jésus.
Jésus l’unique grand prêtre prie pour ses disciples à qui il a fait connaître son Père – je ne prie pas seulement pour eux, dit-il plus loin, « mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi » (verset 20) (qui croiront en lui et donc au Père puisque le Père est en lui). Le rôle du prêtre est de parler de Dieu aux hommes et de parler à Dieu des hommes, de vous parler de Dieu et de lui parler de vous. A vous qui le connaissez déjà comme à ceux qui ne le connaissent pas.
Jésus ne leur dit pas : je prie pour vous. Cela se passe après le dernier repas, avant de se rendre à Gethsémani. Jésus lève les yeux au Ciel et il parle d’abord pour lui, avant de dire :« Je prie pour eux ».
Chacun de nous doit l’entendre : Jésus prie pour nous, il prie pour moi.
Et nous qui prions pour les autres, nous devons respecter cet ordre : commencer comme Jésus par nous remettre devant Dieu, devant son Père et Notre Père. Repartir de la mission qu’il nous a confiée, de faire connaître sa Gloire. A la messe, le dimanche, après l’acte pénitentiel nous rendons Gloire à Dieu, pour écouter sa Parole. Ce n’est qu’après la profession de foi que prend place notre prière pour les âmes, et non pour le monde : « ce n’est pas pour le monde que je prie » dit Jésus.
L’offertoire est le moment de déposer nos intentions de prière, de murmurer intérieurement lenom de ceux pour qui nous prions. « Le cœur humble et contrit, nous te supplions Seigneur, que notre sacrifice en ce jour trouve grâce devant toi ». Cette phrase prononcée par le prêtrevaut pour tous : Seigneur, voici pour qui je te prie aujourd’hui.
Que demandons-nous au Seigneur pour les personnes pour qui nous prions ?
Jésus l’a dit à Pierre : « j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22, 32). La phrase qui précède : « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé » (Lc 22, 31) correspond à ce que nous disons dans le Canon romain : « Assuretoi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus ».
J’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas.
Le risque est réel, dans l’épreuve, après un traumatisme, de perdre la foi. Je pense à toutes ces situations où on me dit : ‘mon père, mon mari ou mon fils est malade et je voudrais bien qu’il vienne vous voir’. Que sa foi ne défaille pas.
La suite du chapitre donne deux autres motifs de prière de Jésus, d’abord, après la foi,l’unité : « Père saint, garde-les unis dans ton nom, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes, nous sommes un » (v. 11b).
L’autre motif est le discernement du Bien et du Mal : « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais » (v. 15). Délivre-nous du mal, dit la prière du Notre Père. Le Christ veut que nous priions ensemble, que nous restions unis, dans le Bien.
Puis-je vous suggérer, pour en expérimenter le bienfait depuis des années, de prier chaque jour le Credo, de commencer la journée en récitant consciencieusement le Credo, pour que notre foi ne défaille pas.
Essayez, au moins jusqu’à la Pentecôte, et plus encore si possible : la prière est un acte de foi,il est juste que l’acte de foi soit notre prière.
Je vais vous faire une confidence : seul je ne dis pas ‘consubstantiel au Père’ de la Nouvelle Traduction mais ‘de même substance que le Père’. Et quand je ne fais pas attention, je redis parfois ‘de même nature’, et je recommence alors depuis le début. Qu’est-ce qu’une prière qui ne serait pas consciente, qui ne viendrait pas du plus profond de notre cœur ?
J’ai prié pour toi, dit Jésus, afin que ta foi ne défaille pas.
Moi aussi, je prie pour vous.
Je crois en un seul Dieu,
le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre,
de l’univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu, lumière née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu,
engendré, non pas créé, de même substance que le Père,
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts ;
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ;
il procède du Père et du Fils ;
avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ;
il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts,
et la vie du monde à venir. Amen.
Père Christian Lancrey-Javal, curé
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